Arrivées à 16 heures 30 devant le Bataclan, déjà un peu de monde dans la queue. Devant la salle, le bus de Julian, noir, vitres teintées of course, intérieur cuir rouge aux allures glamour entraperçu par la porte ouverte. Les musiciens fument leur clope devant, abordables et sympas. De mignons petits New Yorkais, mis à part le guitariste, vieux quinquagénaire barbu.
On croit tous voir Julian sortir du bus mais il s'est avéré plus tard être juste un ingé, horriblement laid qui plus est. Que voulez vous, je ne l'ai vu que de dos.
Daddy arrive, nous débarrasse de nos sacs dans lesquels étaient nos parapluies. 30 secondes chrono après, la pluie arrive. Destin, que je t'aime.
18h45 environ, ouverture des portes, on dépose les manteaux dans le vestiaire, (deux euros par article, les rats ) pour rentrer dans la salle en débardeur, plus adapté aux mouvements de foule.
Jolie salle le Bataclan, un beau parquet, bien foutue...
Attente, attente, encore attente...
1ère partie. Boules quies nécessaires à la survie de mes oreilles acouphéniques. Musique intéressante mais emmerdante en fait. J'applaudis, parce qu'ils viennent de dire qu'ils sont des amis de Julian. Les amis de mes amis sont mes amis.
Fin de la première partie, personne n'a été méchant avec eux, pour la même raison que moi sûrement.
Enfin, attente interminable, mal aux reins, aux pieds, à la tête, une faim d'enfer...
Bref, voilà. Le moment arrive, c'est lui, dans toute sa splendeur, dans son intégrité parfaite, dans tout son être, en pleine possession de sa voix, en pleine possession de son corps, c'est lui. Des remerciements, les mains jointes, un sourire sincère, un sourire qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Une vraie gueule d'ange ce Julian, avec ses jolis grands yeux marron clair et sa bouille d'ado de 31 ans. Beau je sais pas, mais il a un truc, c'est sûr. A croquer.
Postée à 3 épaisseurs humaines de la barrière, j'observe. On peut appeler ça ne pas en croire ses yeux. C'est donc, lui que j'attends de voir depuis ma troisième, plus beau encore que sur Youtube et la couverture des Inrocks.
Problème: dans la fosse, des filles. Plein de filles qui semblent penser la même chose que moi. Julian est à croquer, oui, on en mangerait. C'est pourquoi, quand cette divine apparition a cru bon de sauter dans la fosse, nous toutes avons eu à l'esprit: "Touche".
Mon fantasme, toucher Julian Casablancas, ne fut pas assouvi, bien qu'il ait sauté à 1m50 de moi. J'ai lutté pourtant, je me suis débattue, j'ai tenté d'avancer, mais je continue de penser que les filles qui se sont reçu son corps tout de cuir vêtu sur les épaules sont de vraies salopes.
Après ça, foule hystérique, grosse panique, asphyxie, démembrement,... tout ça pour revenir vers la droite, ma place initiale, un peu plus loin quand même, mais toujours très près. Tant pis, reste plus qu'à écouter.
Concentration sur la musique.
C'est loin d'être les Strokes mais les teintes un peu électros collent bien à la voix de notre Julian. Une voix parfaite, grave, rauque, éraillée, un peu à la Lou Reed mais en mieux oserais-je dire. Pas eu le temps de regarder les musiciens, j'avais trop à voir, mes yeux avaient plus faim encore que mon ventre qui criait famine.
Sinon de bonnes mélodies, vibrantes, dynamiques, chaudes, lyriques, sexys, un son propre, moins plat que sur l'album heureusement mais aussi bien énervé parfois et ça putain ce que c'est bon. Julian, you rock.
Une "cover" (je cite) des Strokes: I'll try anything once. Voilà du sublime. Voilà du Strokes. Fantastique, à vous tirer les larmes des yeux et à mettre en ébullition chaque atome de votre corps.
Un Julian vraiment adorable, avec ses "Merci BeaucoupS" et ses "vous êtes fucking fous !", a fini par nous quitter 50 minutes plus tard dirais-je. Ce fut court, beaucoup trop court, mais son souvenir restera gravé dans ma mémoire.
Pour la sortie, le Bataclan, bien qu'étant une belle scène a une organisation déplorable. Une minuscule sortie avec une porte de côté pour le vestiaire. Pas cool. Enfin bref, les cheveux en pétard avec une vague odeur de clope, de parfum de fille et de transpi, le Bataclan m'a ouvert ses portes de sortie pour pouvoir enfin respirer l'air frais et pollué de notre chère capitale. Mission retrouvage de Pôpa, retrouvage de Bérénice, et hop, dans la Clio direction Evry, des souvenirs plein la tête, le fut déchiré, l'appareil plein de belles photos.
" Orgasmique, c'est à dire bref, mais intense. "
Une journée avec ma Béré, ça donne ça : 