Parce que quand tout va mal, chacun évacue à sa manière. Yen a qui cognent dans les murs, yen a qui téléphonent à un pote, yen a qui vont marcher tranquillement le temps de se calmer, et yen a qui pleurent, tout simplement.
Moi. Je me la joue à la Bree Van de Kamp. Je range et je jette tout ce que je trouve sur mon passage. Comme pour ranger mes bonnes idées et jeter les vieux et mauvais souvenirs. Ca doit être psychologique. Je trie. Utile ? si oui, je garde, si non je jette. Ca fait beaucoup à jeter, mais je sais, j'aime bien le changement, j'ai horreur de la routine. Donc en gros ce qui reste, c'est les bouquins, les cds, les photos, les trucs qui ont une valeur sentimentale, et les cadeaux qu'on ma offert. Ca renouvelle un peu tout, j'ai l'impression de dormir dans du neuf. Quelque part j'aime bien le changement, c'est vrai.
Mais trop de changement tue le changement. Ca c'est bien connu. Je sais qu'il y a des gens sur qui je pourrais toujours compter et d'autre que je vais m'empresser d'oublier une fois le lycée quitté l'année prochaine. Y' a pas un jour qui se passe sans que j'ai envie de balancer quelqu'un par la fenêtre. C'est grave docteur ? Je suis dangereuse ?
Peut être. Ca me réjouie plutôt d'ailleurs. Les gens feraient attention à moi et à ma dangerosité. Oui, je demande une distance minimale d'un mètre entre moi et chaque individu.
Je crois que je passerais pas l'année à me lever tous les matins pour retrouver des connards dans un lycée de connards pour voir des connards me faire cour. Manger entourée de connard, rentrer chez moi entourée de connards. Voilà le résumé d'une journée.
Il va falloir que j'arrête de haïr tout le monde. Mais c'est plus fort que moi, je suis totalement incapable d'éprouver de l'amour pour quelqu'un, certains l'ont bien remarqué. Je ne sais que Haïr et c'est déjà pas mal, je trouve, c'est un sentiment important.
Parce que j'ai envie d'échapper au temps qui passe, ne plus changer, partir loin loin, très loin, où je ne connais plus personne, entourée de perroquets et de tapirs qui sauront eux, m'apprivoiser et faire de moi quelqu'un d'heureux.
Je donnerais tout pour que la race humaine retourne à l'état sauvage. Vivre dans des cabanes, faire pousser des petits pois, manger des racines et dormir allongés dans de la paille.
Partir avec mon chien, mon chat, mon violoncelle et puis rien d'autre. Jouer à n'en plus finir, toute la journée, tout ce que j'aurais aimé faire de ma vie, et que je n'aurais jamais pu faire. Que je ne pourrai plus faire. Ce que je ne ferai plus.
Regarde en arrière ?
Gros bisouxxx.