Elle a 16 ans. Le
temps passe vite…et mal. Elle est fille unique, sa mère ne voulait pas d'enfant
et lui répète tout le long de sa morne vie qu'elle n'était qu'un accident. Oui,
l'avortement n'étais pas si développé à l'époque et ça l'aurait arrangé. Mais
peut être qu'en grandissant, elle finit par s'aimer un peu plus elle-même, même
si elle se hait toujours. Grandir, accepter son physique, un peu plus dirons
nous. Elle se hait toujours. Elle habite une petite maison qu'elle va bientôt
quitter. Bon point ? Son enfance n'a pas été heureuse, violente même. Mais
les seuls bons souvenirs sont ici. Parent divorcés, en cour dirons-nous. Qui
aurait pu croire qu'il aurait tenu si longtemps. Avant, elle n'avait qu'une
amie, maintenant elle en a plein, et l'autre en fait toujours partie. Pour
toujours, elle espère, parce qu'elle tient vraiment à elle. Elle est la seule
qui ne l'irrite pas systématiquement.
Petite, oui elle l'a été. Même si elle a grandi dans la
conscience des problèmes d'argent, de l'économie précaire et de l'horreur des
politiciens. Peut être pas tout à fait l'enfance idéale d'une enfant. Elle préférait
les animaux aux humains. Ces derniers ne l'intéressent pas, la dégoute, la
repousse. Elle les hait toujours. Son chat a toujours été pour elle plus
importante que sa propre mère. C'est peu dire ? Connaître la colère,
petite jusqu'à maintenant. La colère et la haine grandissantes. Accorder trop d'importance
à des choses futiles ? Elle a bousillé sa vie à 12 ans à cause du simple
mot « Non ». Non, je ne veux
pas, je veux rester près de toi. On verra plus tard. Elle le regrette. Du plus
profond d'elle-même, et ça ne cessera pas. Elle implore un impossible retour en
arrière, elle paierait le prix à payer. Impossible
Elle a connu une période où elle cherchait l'amour. Elle l'a
trouvé maintes fois, a largement exploré le domaine, jusqu'à son maximum, trop
tôt ? Elle en a conclu qu'elle n'en avait pas besoin. Peut être cela
changera-t-il ? Elle a besoin de lui mais il est loin, elle tente de l'oublier,
ça marche, ou pas…
Elle se demande parfois pourquoi sa vie n'est pas plus réussie
et pourquoi tant de gens lui en veulent. Elle s'en veut à elle-même, elle se
hait toujours.
Elle tente de trouver des centres d'intérêts qui pourraient
remplacer la musique perdue, mais rien ne va. C'est de ça qu'elle a besoin mais
c'est trop tard. Elle pleure. Elle envie les autres. Ce n'est pas de la
jalousie, c'est de l'envie. De l'envie mordante, dévorante. Elle méprise l'argent,
mais envie ce qui en ont et peuvent voir des choses extraordinaires qu'elle ne
verra jamais. Elle pense à l'inutilité de la vie, la nécessité de la mort. Elle
tente. Mais elle est toujours là. Et elle se hait toujours.
Je crois m'être reconnue dans le "j'avais une seule amie" du premier paragraphe. Dis moi si je me trompe mais en tout cas, que tu parles de moi ou de quelqu'un d'autre, JE NE TE LAISSERAI JAMAIS TOMBER.
JE T'ADORE. Bisouxxx